18 février 2013
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Aujourd'hui, il y avait bien longtemps que le vieux monsieur ne montait plus le vieux cheval, mais dans le box au fond du jardin, le petit Camargue recevait toujours un foin et des granulés abondants, il pouvait se coucher sur une paille propre, avec l'oie qui lui tenait compagnie, et les jours où il ne faisait ni trop chaud, ni trop frais, les jours où le mistral décidait de se reposer après avoir soufflé au loin les nuages et leur pluie, ces jours-là, si l'arthrite ne faisait pas barrage, si l'humeur voulait bien faire un petit effort pour convoquer l'énergie, alors, ces jours-là, le vieux monsieur passait un licol au vieux cheval, y attachait une longe, et tous les deux clopinaient à leur rythme, le long des drailles où l'un trouvait un peu d'herbe à brouter et l'autre des vieux rêves à ressasser. Mais les vieux chevaux vieillissent plus vite que les vieux messieurs, parfois, et finalement cela vaut peut-être mieux, car que serait devenu le vieux cheval sans le vieux monsieur ?
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